Anahita's Eye

Dans la ville de Graz, elle grandit sereine, protégée, en liberté. Elle découvre la littérature autrichienne et allemande contemporaine. Elle est happée par l’œuvre des grands peintres viennois, Klimt, Schiele ou Nitsch. Jeune étudiante, elle s’engage et dessine une trajectoire libre et curieuse, elle étudie l’histoire de l’art et travaille au Burgtheater, scène viennoise incontournable de la culture allemande. Et c’est un bon oeil qui l’emmène.

Passionnée par le geste et l’histoire de la mode, elle se forme et devient styliste modéliste. Au Saint Martins College of Art and Design à Londres, Anahita souhaite compléter sa pratique. Elle s’essaie aux arts graphiques. Et c’est son oeil, et son identité transculturelle qui la guident encore. À une époque qui voit naitre les artistes Damien Hirst, Tracy Emin, ou les Chapman Brothers, Anahita Vessier tisse des liens nouveaux avec l’émergence artistique.

De Londres, vers Paris, elle file. Et là se noue un amour. Elle débute sa carrière comme styliste, elle dessine pour d’autres et pour elle aussi. Devenue mère, Anahita fonde sa propre maison de mode et de haute couture sur-mesure.

En 2009, Anahita Vessier devient productrice pour le couple d’auteurs Kuntzel+Deygas. Elle accompagne, durant neuf années, leur déploiement artistique en France et à l’étranger. Son regard, son parcours multiculturel, son approche financière rigoureuse crée de la valeur et soutient les créateurs dans des réalisations multiples : des campagnes publicitaires, des génériques de films, des expositions, des collaborations d’exception voient le jour.

Et comme se joue là, un écho de la maison de son enfance, en 2017, Anahita retourne à Téhéran, en quête d’un retour à ses origines : cicatriser le lien à soi. Anahita Vessier renoue un lien fertile à ses racines. Elle ancre son voyage dans le paysage et dans des lieux d’art. Accompagnée de sa cousine artiste, elle retrouve des chemins, elle parcourt les galeries. Quelque années plus tard, elle porte l’initiative Tehran Now, plateforme de promotion de la scène artistique iranienne, dans le cadre de la foire d’art contemporain Asia Now, à Paris.

Anahita Vessier relie les mondes, les cultures, les pays. Et parce qu’elle est à la fois veilleuse, tisseuse et passeuse ; dans le même temps, elle crée Anahita’s Eye. Un bureau pour conseiller, protéger et valoriser le travail des artistes. Un bureau créateur de liens avec les marques, les institutions culturelles et les collectionneurs.
Aux origines du projet : la création d’un magazine qui va à la rencontre de la scène artistique contemporaine. Lisible en 3 langues, en français, en allemand, en anglais, il présente des peintres, sculpteur·rices, artistes textiles, photographes et plasticien·ne·s de toutes nationalités.

Pour l’association Les Lauréats de l’Intelligence de la Main® qui ressemble tous les lauréats du Prix Liliane Bettencourt pour l’Intelligence de la Main® décerné par la Fondation Bettencourt Schueller, Anahita Vessier anime la grande famille de plus de 120 talents et acteurs importants dans les métiers d’art en France. Collaboratrice partenaire, organisatrice, elle stimule les partages, les rencontres et les collaborations entre talents. Elle encourage et renforce les liens avec le marché de l’art, en France et à l’étranger.

Et parce qu’elle n’oublie jamais que dans toute quête artistique, il y a une quête de liberté. Anahita Vessier est membre du jury du Prix Habib Sharifi, un poète franco-iranien qui vécut comme elle, l’exil. Une bourse, fondée pour soutenir des artistes de toutes disciplines confrontés au déracinement.