A STRANGER’S HAND, Gideon Rubin en conversation avec Roman Hossein Khonsari

A STRANGER’S HAND, Gideon Rubin en conversation avec Roman Hossein Khonsari

«…Ici, au contraire, le visage est sens à lui. Toi, c’est toi. En ce sens, on peut dire que le visage n’est pas « vue ». Il est ce qui ne peut devenir un contenu, que votre pensée embrasserait ; il est l’incontenable, il vous mène au-delà…» (Emmanuel Levinas)

Des manifestants à Hong Kong aux spectateurs du film Joker, qui met en scène une révolte urbaine menée par un clown grimaçant, le visage devient une question importante d’engagement politique et social, d’identification et de reconnaissance. Les États et les grandes entreprises qui collectent des données informatiques sont intéressés par cette reconnaissance faciale que certains citoyens refusent, pour qui se couvrir le visage avec un masque est une manière de préserver leur liberté. Mais que reste-t-il de leur identité derrière ces visages cachés ?

Projeter une identité sur des visages supprimés est un sujet commun dans le travail de Gideon Rubin ainsi que dans la pratique quotidienne du Dr. Roman Hossein Khonsari en tant que chirurgien maxillo-facial, reconstruisant des visages perdus à la suite d’accidents ou de maladies.

Tous deux sont des artisans de souvenirs sans visage, maîtrisant des compétences manuelles exceptionnelles, l’un au pinceau, l’autre au scalpel, et se confrontant constamment à la question de l’histoire, des souvenirs, des traces de vie, des identités derrière ces visages sans traits.

Cette conversation entre l’artiste et le chirurgien, imaginée et orchestrée par Anahita Vessier, est un échange interdisciplinaire invitant le public à se plonger plus profondément dans le travail de Gideon Rubin dans le cadre de son exposition « A Stranger’s Hand » à la Galerie Karsten Greve à Paris et à découvrir des recoins encore inexplorés de son univers artistique à travers l’approche de Dr. Khonsari en tant que scientifique des sciences humaines.

Credits :
Photos par Flaminia Reposi
Vidéo par Alban Jadas pour Galerie Karsten Greve
Texte : Anahita Vessier
hhttps://www.gideonrubin.com

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